Veronika Pausova

Reversible Lining

11 novembre – 18 décembre 2021
Reversible Lining

11 novembre au 18 décembre, 2021

Il y a longtemps, j’ai lu une anecdote concernant le poète Percey Shelley, le mari de Mary Shelley, alors que je lisais sur l’histoire des vampires. Dans ce récit, Percey, Mary et d’autres écrivain.e.s et artistes célèbres passaient leurs vacances ensemble dans un vieux château et se racontaient des histoires effrayantes. L’une d’elles avait terrorisé Percey, qui avait alors couru hors du salon en hurlant. Il avait imaginé qu’une des femmes dans le salon avait des yeux sur ses seins. Je ne me rappelle plus où j’ai lu cette histoire, mais j’avais adoré cette idée que les seins pourraient renvoyer le regard masculin.

 – Veronika Pausova

Veronika Pausova est une conteuse; si les parties d’une histoire pouvaient être entremêlées et réparties au sein de peintures qui se liraient du premier plan jusqu’à l’arrière.

Une chaussure épingle une autre chaussure, l’aplatit. Elles façonnent une négociation tendue entre les mondes réels et imaginés. Leur propre existence planétaire se démarque par leur arbitrage sous la lune. Les joueurs scintillent et reculent de diverses manières, oscillant entre le plan, les ombres et le paysage. L’une des plus grandes peintures (que Pausova appelle thin coverings en raison de son processus de création additif prenant partiellement part à l’extérieur) donne à voir des gicleurs qui embrument la scène, des générateurs de nuages bruts qui arrosent mécaniquement, mais peignent également le paysage dans lequel ils baignent. Les couleurs jaillissent de leur cadre et justifient leurs propres flux. Ainsi est racontée et comprise une histoire: une chose ne pourrait arriver sans tous les éléments qui la précèdent, mais ceux-ci ne pourraient non plus exister sans ceux qui se terminent.

Une série de seins apparaissent : frottés, décorés de pompons ou ailés. Ils se présentent d’eux-mêmes: leurs visages ludiques se rapprochent du nôtre – c’est sur nous que leur regard se pose. Un renversement de scénario, donc. Dans Two Help, Two Cradle, des mains gantées de caoutchouc attrapent dangereusement le monde comme une assiette savonneuse. Ces mains sont elles-mêmes les marionnettes d’un autre jeu, leur manipulation précaire émergeant d’un avant-lieu – un lieu entre des cuisses qui menacent de séparer l’univers. Qu’est-ce qui commence ou finit ? Quelle que soit l’histoire, le cadre devient cascade.

Traduction d’un texte de Sky Goodden

Veronika Pausova est née à Prague en République tchèque et vit et travaille à Toronto, Canada. Elle détient un baccalauréat en beaux-arts de la Glasgow School of Art (2009) et une maîtrise en beaux-arts de la Virginia Commonwealth University (2013). Elle a présenté des exposition solos et duos à The Sunday Painter à Londres (UK), Simone Subal à New York (USA), Hunt Kastner à Prague (République Tchèque), Franz Kaka à Toronto (Canada), Tatjana Pieters à Gand (Belgique), Motel Gallery à Brooklyn (USA) et SARDINE Gallery à Brooklyn (USA). Pausova a participé à de nombreuses expositions de groupe, notamment au Remai Modern à Saskatoon (Canada), Oakville Galleries à Oakville (Canada), Schiptjenko à Stockholm (Suède), Peana Projects à Monterrey (Mexique) et à Bureau à New York (USA). Veronika Pausova présentera sa première exposition muséale nord-américaine à compter de janvier 2022 à la Esker Foundation (Calgary).

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