Luce Meunier

Se fondre,
faire surface

21 septembre – 29 octobre 2022
Se fondre,<br> faire surface

21 septembre – 29 octobre, 2022

Bradley Ertaskiran a le plaisir de présenter Se fondre, faire surface, une exposition solo de Luce Meunier. 

Créé à ciel ouvert, à la fin de l’hiver 2021, lorsque la neige persiste encore à la campagne, et que les rayons de soleil commencent à réchauffer les terres, ce nouveau corpus intitulé Se fondre, faire surface témoigne de l’approche novatrice de Luce Meunier qui aspire à utiliser les contraintes de son mode de vie et les éléments qui l’entourent, le tout avec une économie de moyens assumée. On se souviendra de la série intitulée Eaux de surface, pour lesquelles l’artiste disposait à la verticale des éponges gorgées et saturées de peinture qu’elle laissait couler afin d’imbiber la toile, procédé énigmatique où prédomine le respect des éléments et le retrait du geste, à l’opposé des techniques et outils classiques de la peinture. 

Dans son nouveau corpus, Dégel (2022), les larges toiles laissent entrevoir des cercles évanescents colorés dont la palette est caractéristique de son travail. Ces halos fluides sont l’empreinte de boules de neige teintées de pigments, qui ont fondu sur les toiles à la chaleur du soleil. Les cernes, qui semblent encore quasi en mouvement, reflètent la temporalité de la dilution des fluides colorés, les frontières blanches structurent la composition. Ces formes sont la résultante d’un processus naturel mais contrôlé, où l’artiste donne à voir la natura artifex, la nature créatrice. L’une des contraintes prédominantes était de créer en extérieur, avec comme médium principal la neige, l’eau, le climat, la chaleur du soleil ; le principe de dégel étant le vecteur de diffusion du pigment coloré. Autant d’éléments qui deviennent pour l’artiste outils, contraintes, trame de création. 

Mousse (2022), un second corpus d’œuvres rajoute à la complexité de cette recherche qui tient d’un véritable écosystème. Pour cette nouvelle série, elle a souhaité recycler ses tableaux manqués en pâte à papier. La pulpe de toile a été transformée en feuilles sur lesquelles l’artiste a disposé de la mousse de pigments colorés produite par des éponges préalablement rincées et essorées à répétition. Sans un seul geste direct, Luce Meunier nous offre dans ces œuvres une nouvelle leçon de poésie et de respect pour les processus qui fondent la beauté de la nature.

— Anne Roger

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Merci au Conseil des arts et des lettres du Québec pour son soutien à ce projet.