Alexa Hawksworth

Stall

04 mai – 30 juin 2023
Stall

4 mai – 30 juin 2023
Vernissage: 4 mai, 17h à 20h

Bradley Ertaskiran a le plaisir de présenter Stall, une exposition solo d’Alexa Hawksworth. L’exposition s’éloigne des peintures précédentes de Hawksworth, qui mettaient l’accent sur la vitesse et le mouvement, pour s’orienter vers un nouveau corpus d’œuvres jouant sur la stagnation. L’incapacité de bouger, qu’elle soit désirée ou non, est capturée à travers le motif récurrent d’une voiture à l’arrêt.

L’exposition est centrée autour de trois tableaux de 10 pieds de long, des scènes vivantes riches en couleurs, présentant chacun un modèle de voiture différent. Dans Obsidian Green Pathfinder (2023) un SUV écoblanchi est peuplé de jeunes citadins aux vêtements de sport de pointe, tandis que Performance Red Integra (2023) montre une famille nucléaire qui s’entasse dans une berline rouge aux lignes élancées. Chaque voiture, par ses attributs formels et aspirationnels, donne le ton de sa scène, représentant le succès, le progrès ou, conformément à l’absurde caractéristique du travail de Hawksworth, la dystopie domestique. Pour l’artiste, la voiture à l’arrêt est un moyen d’explorer la contrainte et la restriction; elle l’utilise comme un outil formel, un dispositif de délimitation.

Comme dans l’ensemble des peintures surréalistes de Hawksworth, plus on regarde, plus les intrigues ludiques et bizarres sous-jacentes émergent. Un barista de Starbucks fait son apparition dans l’un des tableaux, tandis que dans un autre, Lady Godiva monte nue à cheval non loin d’une foule de mannequins au style de la fin des années 90 qui font la moue et prennent la pose. Les personnages de Hawksworth frôlent la caricature, aux traits exagérés, mais habilement illustrés avec une précision et une particularité, rappelant ceux de Hieronymus Bosch. Certains sont entièrement rendus, d’autres seulement gestuels, mais tous sont tirés d’une variété de références culturelles – cinéma, histoire, culture pop – des représentants du désir, du statut, de la coolitude, ou de l’humour et de l’imagination de l’artiste.

De nombreuses scènes sont dominées par des foules, un tourbillon de couleurs et de formes en accord avec le style excessif unique de l’artiste. Qu’ils soient entassés à l’arrière d’un camion de livraison bleu d’Amazon ou qu’ils défilent pour célébrer le solstice d’hiver, les rassemblements de Hawksworth sont constitués de personnages et d’objets sordides, drôles et malgré tout familiers, une sorte d’étal de marché de curiosités humaines. Alors que les œuvres antérieures de Hawksworth privilégiaient l’introspection, mettant en lumière la psychologie de ses individus, Stall met en scène un monde extérieur sensiblement tangible. Et pourtant, malgré le chaos visuel écrasant qui les enveloppe, les myriades d’acteurs de Hawksworth semblent manifestement inconscients de ce qui les entoure, comme des mannequins d’essai de choc placés dans une situation qu’ils ne comprennent pas entièrement.

Le titre de l’exposition évoque ce sentiment collectif d’être figé sur place, comme le montre la présentation latérale et statique de chaque scène, où les personnes, les créatures et les accessoires sont empilés les uns sur les autres. Ces tranches de la vie humaine fusionnent en une seule scène, où le temps est superposé et incapable d’avancer, tel un embouteillage. 

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