Soft Focus
11 juillet – 07 septembre 2024Du 11 juillet au 7 septembre 2024
Vernissage: 11 juillet, 17h à 20h
Sonya Derviz
Merveille Kelekele Kelekele
Rachel Lancaster
Lyne Lapointe
Sam Lipp
Nour Malas
Karice Mitchell
Athena Papadopoulos
Sequoia Scavullo
Adelisa Selimbašić
Shahin Sharafaldin
Manuel Axel Strain
Bradley Ertaskiran a le plaisir de présenter Soft Focus, une exposition qui rassemble les œuvres de douze artistes internationaux. Inspirée par une remise en question de ce qu’un portrait peut être, l’exposition explore la manière dont les sujets entrent et sortent du champ de vision, traitant le genre comme une source de possibilités, de subversion et de pouvoir. Ces œuvres, qui vont de la sculpture, la peinture, la photographie à la technique mixte, explorent le portrait comme moyen d’être vu à travers un large éventail de conditions. Parfois, elles omettent complètement la figure, invoquant les facettes inexprimables de l’expérience vécue. Qu’elles dépeignent des moments de tendresse, des pièces vides, des corps en mouvement ou des formes inventées, les œuvres exposées s’éloignent souvent complètement du règne humain pour se diriger vers quelque chose d’obsédant, d’onirique, qui échappe à notre monde tangible.
De nombreuses œuvres portent en elles une impression de désir, capturée à travers des moments brefs ou troubles. Sonya Derviz crée des portraits mélancoliques et monochromes au fusain et à l’huile sur lin. Les contours doux de ses figures au repos se fondent dans l’arrière-plan, des yeux sombres et somnolents fixant le spectateur d’un air inquiétant. S’inspirant d’images éditoriales d’archives, les tirages de Karice Mitchell révèlent avec glamour des bouts de peau dont les contours pixellisés évoquent le plaisir, le sexe et le contrôle par le biais de la dissimulation et de l’intrigue. Sam Lipp utilise divers outils pour superposer de la peinture à l’huile sur de l’acier, créant ainsi un léger effet voilé. Les vis qui percent les toiles métalliques sont conjuguées à un contenu publicitaire accrocheur. Ici, une épaule nue et une étiquette glacée d’anxiolytiques rappellent les enseignes commerciales, avec une touche d’intimité. Les peintures réalistes de Rachel Lancaster diffusent une douce lueur, laissant entrevoir le banal ; une clavicule, un chandail, des cheveux glissés derrière une oreille, comme si l’on se remémorait un détail précis, mais éphémère, d’une personne.
Plusieurs artistes utilisent le portrait comme outil de narration et d’introspection personnelle. Adelisa Selimbašić explore des visions du corps à travers des scènes du quotidien, représentant souvent des caractéristiques ambiguës pour la consommation. Son travail évoque le récit d’un défilement continu de parties plutôt que d’ensembles. Manuel Axel Strain priorise les épistémologies autochtones à travers le savoir incarné de sa mère, son père, ses frères, sœurs, cousins, tantes, oncles, nièces, neveux, grands-parents et ancêtres dans son travail. Sur une toile, les yeux flottent à l’écart de la personne qui pose, des cuirs de poisson sont accrochés sous la toile, tandis qu’une autre représente un nu classique, d’un rouge provocateur, dont le visage est voilé par une roche ornée inspirée par des pictogrammes. Les peintures de Shahin Sharafaldin se composent de méticuleux coups de pinceau superposés dans des tons vifs, montrant des personnes et des espaces mystiques comme autant de symboles de l’amour, de la mort et de la nostalgie. Dans ses scènes lancinantes d’intérieurs vides, par exemple, il plane un sentiment de présence par le biais de l’absence.
Dans d’autres œuvres, la frontière entre le rêve et le cauchemar, l’humain et le surnaturel n’est pas claire. Les peintures de Nour Malas arborent des coups de pinceau épais, presque sanglants, dans lesquels des pans de couleurs vives et d’ombre semblent évoquer les profondeurs caverneuses d’un monde souterrain. Des textures et des formes superposées composent les peintures abstraites de Sequoia Scavullo, et parfois, des motifs ou des corps reconnaissables surgissent, comme des éléments familiers qui se révèlent au cours d’un songe saisissant.
Les peintures de Merveille Kelekele Kelekele sont fantastiques et empreintes de psychologie, incarnées par des bêtes aux visages multiples, dotées de griffes, de cornes et de membres gangrénés, puissantes et folles sur leur toile de fond acide. À l’aide de bois, d’encre sur papier et d’autres matériaux, Lyne Lapointe façonne des figures solitaires magiques à l’aide de techniques de collage. Les sculptures personnifiées en techniques mixtes d’Athena Papadopoulos sont des univers en soi ; des tissus rembourrés, des jouets synthétiques et des articles du quotidien sont assemblés pour former des créatures à tentacules qui semblent avaler tout ce qui se trouve devant elles – un riche portrait d’une vie racontée à travers des objets.
En photographie, le soft focus (flou artistique) est né d’un défaut technique, une faille dans l’objectif qui empêchait le photographe de capturer une image claire de son sujet. Ici, c’est ce manque de netteté (ou cette incapacité à capturer) qui est à l’origine des œuvres présentées dans l’exposition. Que ce soit en évoquant un sentiment réel de mouvement, d’absence, de nostalgie, d’autonomisation ou de dissimulation, ces œuvres évoquent les qualités insaisissables qui planent juste au-delà du cadre.
Les œuvres de Sonya Derviz présentées en collaboration avec Sherbet Green ; Les œuvres de Rachel Lancaster présentées en collaboration avec Workplace ; Les œuvres de Lyne Lapointe présentées en collaboration avec Jack Shainman et Galeries Bellemare Lambert ; Les oeuvres de Sam Lipp présentées en collaboration avec Desrosia NYC ; Les œuvres de Nour Malas présentées en collaboration avec Carbon12 ; Les œuvres de Karice Mitchell présentées en collaboration avec Franz Kaka ; Les oeuvres de Sequoia Scavullo présentées en collaboration avec sans titre ; Les œuvres de Shahin Sharafaldin et les œuvres de Manuel Axel Strain sont présentées en collaboration avec Unit 17.