A Great Relief
03 septembre – 30 octobre 20213 septembre au 30 octobre, 2021
Bradley Ertaskiran est fière de présenter A Great Relief, la première exposition individuelle de Sara Anstis au Canada.
Lorsque l’on interroge Sara Anstis sur l’un des personnages qui habite l’ensemble des huit peintures de sa nouvelle exposition individuelle, A Great Relief, un sourire étire ses lèvres, montrant qu’elle a bien noté votre question, mais elle ne mord pas à l’hameçon pour autant. Qui est l’ami.e et qui est l’ennemi.e de la femme en maillot de bain rouge dans Red Swimsuit (qui, du haut de ses deux mètres, représente la plus grande œuvre de cette exposition)? La personne rousse, tout en muscles, qui saisit le poignet de la nageuse, ou l’apparition verdâtre fantomatique qui place une main translucide sur la taille de celle-ci? Devrait-on craindre ou apprivoiser la créature noire glissante dans la toile Seven, s’enroulant avec ses enfants autour du corps nu d’une femme menue? Dans Thirsty, les coups de fouets donnés par une femme à l’habit anachronique, guindé et sévère, sur les fesses dénudées d’une autre sont-ils consensuels ou non ?
Bien que le travail d’Anstis soit communément qualifié de figuratif, il s’agit davantage d’une « interaction figurative » : les relations entre un assortiment singulier de personnages – humains ou animaux, prosaïques ou mythiques – en constituent le sujet central. Or, on ne peut en faire une lecture que subjective. L’artiste ne fournit ni explications ni clés de lecture, car elle n’a pas l’apanage de celles-ci.
Laissé à sa propre lecture de la pièce (ou du paysage, ces relations prenant généralement place à l’extérieur), le public déploie une réflexion à l’égard de son propre rôle au sein de ces scènes étranges : comment interpréter la nudité? Quel regard porter sur le contact physique présent dans chaque œuvre? Quelles relations s’y dessinent entre l’humain et le non-humain? Entre les gens et les lieux, le peuple et l’environnement? Anstis soulève des questions profondes, qui portent sur la société, le pouvoir et l’individu et traitent de notre rôle au sein du collectif. Elle se livre à cette tâche avec doigté et une espièglerie contrecarrée par l’anxiété : une main de peintre qui suit les pérégrinations de l’esprit de la conteuse.
Traduction d’un texte d’Oliver Basciano
Sara Anstis (née en 1991 à Stockholm) a grandi sur une petite île au large de la côte ouest canadienne. Elle détient un baccalauréat (BFA) en arts visuels et sociologie de l’Université Concordia (Montréal, CA) et obtient une maîtrise en beaux-arts (MFA) de l’Académie Valand (Göteborg, Suède) en 2016. En 2018, elle complète le programme de dessin à la Royal Drawing School (Londres, Royaume-Uni). Son travail a récemment été exposé dans de nombreuses expositions, notamment à la galerie Fabian Lang (Zurich, Suisse), NEVVEN (Göteborg, Suède), 650mAh (Hove/Brighton, Royaume-Uni), HARPY Gallery (Rutherford, NJ, États-Unis), Mana Contemporay (New Jersey, États-Unis), et au Royal Palace – Gustav III’s Museum of Antiquities (Stockholm, Suède).
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Les œuvres de Sara Anstis sont présentées en collaboration avec la Galerie Fabian Lang (Zurich, Suisse).