Never Odd or Even
19 janvier – 25 février 202319 janvier – 25 février 2023
Vernissage: 19 janvier, 17h à 20h
Bradley Ertaskiran se réjouit de présenter Never Odd or Even, une exposition solo de nouvelles œuvres de Julia Dault.
Never Odd or Even est un palindrome, un mot, une phrase ou une séquence se lisant de la même façon de gauche à droite ou de droite à gauche. Les œuvres de l’exposition suggèrent cependant qu’une lecture « à l’envers » offre quelque chose de nouveau et de différent — s’apparentant davantage à la vie, qui est vécue dans une seule direction, mais qui est toujours comprimée, exagérée ou modifiée rétrospectivement. Ces nouvelles toiles, sculptures ainsi que l’installation in situ composée de rideaux, reconfigurent, recadrent et réorganisent leurs motifs et gestes constitutifs. Plusieurs œuvres ne sont pas exactement ce qu’elles semblent être, telles les nouvelles œuvres hybrides Approval Matrix (2020-2021) et Voyager 1 (2021-2022) combinant impression et peinture.
Les connexions, les itérations et les modifications visibles sont une volonté de communiquer le déroulement de l’expérience et la recherche de sens. L’exposition s’ouvre sur Lifetime (2022), un calendrier illustrant la durée de vie moyenne d’une femme nord-américaine — 4320 semaines —, chaque point représentant une semaine. Notre expérience dissemblable du temps est capturée à la fois dans un noir et blanc austère et dans un doux dégradé; dans les deux cas, les points s’entremêlent en milieu de vie pour évoquer cette impression que le temps s’accélère, les jours se confondant les uns avec les autres. La rigidité de la grille du calendrier s’entrechoque avec ce sentiment que la vie s’écoule à grande vitesse. Une version de l’œuvre Lifetime est également suspendue à un mât sur la façade de la galerie.
Le temps est central dans le corpus de Dault. Ses sculptures en Plexiglas bien connues sont intitulées selon le temps consacré à leur création in situ. Elles mettaient en scène des matériaux industriels se heurtant à la capacité de Dault de les manipuler et de les maintenir en place. Ses nouvelles sculptures sont en quelque sorte l’inverse. En collaborant avec un ingénieur qui a configuré un robot pour l’impression en 3D de formes en céramique, elle utilise un outil industriel pour donner forme à un matériau d’ordinaire travaillé à la main. Les formes et les textures imprimées en cercle reposent sur des socles fabriqués sur mesure, approfondissant son exploration irrévérencieuse de l’authenticité.
Le procédé d’impression sur céramique s’inscrit dans l’utilisation qu’elle fait de matériaux imprimés — vinyle, textiles, images trouvées —, dans sa pratique antérieure et à travers l’exposition. Ici, plusieurs nouvelles peintures sont encadrées par diverses images d’elles-mêmes dans un acte ludique d’autocannibalisme. Une autre présente une « couche de finition » imprimée sur du verre. Une autre encore est accompagnée d’un folioscope révélant chaque étape du processus menant à l’œuvre finale.
Dans la pratique de Dault, l’abstraction n’est jamais seulement liée au processus, mais aussi à la découverte à travers l’action; trouver la beauté dans la laideur et inviter le visiteur pour un voyage vers le sens.
Pour consulter le profil de Julia Dault, veuillez cliquer ici.
L’artiste souhaite remercier Tyler Mackenzie, Callin Mackintosh, Dimitri Levanoff, Elizabeth et Piotr Porebski, Alastair Martin, Christine Sheu, Connor McDonald, Konstantin Zahariev et Uroš Jelić.