Sunrise, Sunset

13 juillet – 02 septembre 2023
Sunrise, Sunset

13 juillet – 2 septembre 2023
Vernissage: 13 juillet, 17h à 20h

Amanda Baldwin
Jagoda Bednarsky
Demarco Mosby
Bridget Mullen
Veronika Pausova
Devon Pryce
Santiago Tamayo Soler
Joseph Tisiga
Ben Tong
Joani Tremblay
Janet Werner
Margaux Williamson
Robert Zehnder

Bradley Ertaskiran a le plaisir de présenter Sunrise, Sunset, une exposition réunissant les œuvres de treize artistes internationaux. Les œuvres exposées trouvent leur impulsion première dans le paysage, mais vont bien au-delà des représentations traditionnelles. Elles oscillent plutôt entre l’ordre et le désordre, redéfinissant le paysage à travers son interprétation de l’environnement naturel et à travers notre perception et notre interaction avec le monde extérieur.

Certaines œuvres explorent la tromperie sensorielle et les perspectives faussées. Les peintures immersives de Ben Tong sont en équilibre entre calme et chaos, présentant un flou éclatant de vitesse et de lumière qui évoque la sensation de percevoir le monde à travers un kaléidoscope. Les compositions psychédéliques de Bridget Mullen oscillent entre abstraction et figuration, usant de superposition répétitive pour façonner de délicates formes organiques et de denses monolithes. L’œuvre d’envergure de Margaux Williamson présente le rendu inédit d’un littoral à partir de perspectives aériennes et raccourcies, où, malgré les détails, le lieu et la distance demeurent indéfinis, suggérant un monde légèrement tordu.

Les peintures d’Amanda Baldwin mêlent paysage et nature morte, recourant à des superpositions d’arbres, de formes et de motifs aux teintes précieuses qui rendent laborieuse la distinction entre l’organique et l’inorganique. Les peintures vibrantes et surréelles de Joani Tremblay combinent des images du monde naturel tirées des médias sociaux et de publicités avec des dispositifs architecturaux qui encadrent, rognent et assombrissent le paysage. Dans les œuvres surréalistes de Jagoda Bednarsky, des seins vaporeux trônent sur des vagues au sommet blanc ou des montagnes, rappelant à la fois des influences mythologiques et de la culture pop. Les panoramas fictifs de Robert Zehnder sont séduisants par leurs tons pastel fantastiques et leurs collines ondulantes, mais suscitent tout de même un sentiment de malaise par l’absence de sol stable, comme si ce dernier pouvait se dérober ou se mouvoir à tout moment. Grâce à des techniques picturales et des leurres visuels, ces artistes réimaginent le monde naturel en une version envoûtante et inquiétante.

Dans d’autres œuvres, les corps interagissent avec le paysage environnant. Demarco Mosby peint des œuvres allégoriques illustratives présentant des scènes émouvantes, et souvent teintées de violence et d’anachronisme, d’homme et de bête se heurtant à leur environnement. Les portraits non conventionnels de Janet Werner mettent en lumière la tension entre les poses inconfortables et contorsionnées de ses personnages et les arrière-plans luxuriants et effervescents, brouillant la frontière entre la vie et la mort. La manière dont Devon Pryce applique une fine couche de peinture confère un aspect aérien et atmosphérique à ses scènes intimes, où les personnages sont vautrés dans des décors domestiques et extérieurs, traduisant une vulnérabilité palpable. Ces œuvres suggèrent peut-être que nos corps, notre regard, notre présence ne peuvent être dissociés du paysage et de ses représentations.

Certains artistes explorent le paysage en construisant de nouveaux mondes extérieurs déroutants. L’installation vidéo à deux canaux de Santiago Tamayo Soler juxtapose des espaces construits numériquement et des images trouvées. Il présente ici un monde futuriste qui tisse des récits fictifs et historiques, centré sur une maison dans les montagnes colombiennes. S’appuyant sur son exploration continue de récits à la fois fantastiques et critiques, les peintures de Joseph Tisiga mettent en scène des objets et des créatures absurdes dans des décors urbains, ruraux et fictifs, riches et détaillés. Le diptyque imposant de Veronika Pausova offre une fenêtre sur un monde ludique peuplé de créatures fantasques : des pattes d’araignée dégingandées portant des bottes et s’étirant sur une ligne d’horizon rouge et bleue comme si elles sortaient de la toile pour entrer dans notre réalité. ­

Si le paysage traditionnel, un genre chéri depuis longtemps, visait auparavant à dépeindre le monde extérieur dans sa beauté et sa splendeur inaltérées, ce sont maintenant ces œuvres qui cherchent à changer nos perceptions et à bâtir de nouveaux espaces.

L’œuvre d’Amanda Baldwin présentée en collaboration avec Hesse Flatow; L’œuvre de Demarco Mosby présentée en collaboration avec Luce Gallery; L’œuvre de Bridget Mullen présentée en collaboration avec Shulamit Nazarian, Los Angeles; Les œuvres de Devon Pryce sont présentées en collaboration avec Galerie Nicolas Robert; L’œuvre de Joani Tremblay présentée en collaboration avec Harper’s; L’œuvre de Robert Zehnder présentée en collaboration avec Mrs.