Last Call
Commissaire : Danny Báez

16 mars – 16 avril 2022
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16 mars – 16 avril 2022

Obi Emmanuel Agwam
Dante Cannatella
Kim Dacres
Larissa De Jesús Negrón
Azza El Siddique
Melissa Joseph
Joiri Minaya
Preston Pavlis
Bony Ramirez
Ana Villagómez
Cyle Warner
Areum Yang

Bradley Ertaskiran est ravie de présenter Last Call, une exposition commissariée par Danny Báez, et rassemblant les œuvres de douze artistes : Obi Emmanuel Agwam, Dante Cannatella, Kim Dacres, Larissa De Jesús Negrón, Azza El Siddique, Melissa Joseph, Joiri Minaya, Preston Pavlis, Bony Ramirez, Ana Villagómez, Cyle Warner et Areum Yang.

Les divers projets artistiques menés par le commissaire new-yorkais Danny Báez lui ont permis, au fil des années, de cultiver une communauté d’artistes émergent.e.s. À bien des égards, l’exposition Last Call reflète le mandat particulier de facilitateur que s’est donné Danny Báez (plutôt que celui de personne influente ou de « gatekeeper » du monde de l’art) : il est en effet convaincu que les réseaux artistiques doivent être ancrés dans la communauté plutôt que le prestige, et que les expositions doivent être fondées sur l’intégrité et le soutien mutuel. Cette focalisation sur la collaboration est radicale puisqu’elle souligne ce que le monde de l’art traditionnellement exclusif a tendance à oublier : qu’il n’est rien sans ses artistes et que les maillages invisibles de soutien tissés entre les artistes, les travailleurs culturels et leur travail doivent être encouragés et célébrés. 

Pour l’exposition Last Call douze artistes ont répondu à l’appel métaphorique de Danny Báez, proposant des œuvres profondément texturées, riches en récits et remettant en question la tradition. Dans certaines œuvres, l’art du portrait est revisité à travers le prisme de l’identité personnelle. Les peintures très stylisées de Bony Ramirez recèlent de symboles personnels, religieux et quotidiens provenant de sa jeunesse passée en République dominicaine. Le tableau d’Obi Emmanuel Agwam est un tourbillon d’images dynamiques, emplies d’humour, de joie et de fierté. Le travail de Preston Pavlis donne à voir des personnages vulnérables et émotifs à travers des coups de peinture gestuels et changeants. Quant aux collages photographiques de Joiri Minaya, leur arrière-plan décoratif, tout en camouflage, masque et révèle simultanément les personnages qui s’y trouvent. 

Ailleurs, des scènes abstraites offrent un aperçu des mondes internes des artistes ainsi que de leur environnement extérieur. Le tableau de Dante Cannatella représente un paysage en mouvement, où des figures floues sont ballottées par une force puissante. Des gestes picturaux bruts composent les scènes animées d’Areyum Yang, débordant de couleur, de marques répétitives et d’émotions. Les œuvres d’Ana Villagómez sont révélatrices de son processus de création; de nombreuses couches de fragments de peinture sont frottées, puis effacées de manière à former un tout coexistant. Surréalistes et expressives, les peintures de Larissa De Jesús Negrón dépeignent des scènes floues comportant des personnages déformés, des intérieurs et des objets tordus, un état onirique à la fois envoûtant et anxiogène.

Quant aux sculptures présentes dans l’exposition, elles renouvellent la plasticité des récits en convoquant de nouveaux matériaux. Ainsi, Kim Dacres construit soigneusement des portraits majestueux et imposants à partir de matériaux trouvés comme du caoutchouc et des pneus. Les œuvres textiles de grand format de Cyle Warner sont des assemblages de ses archives familiales; l’artiste y regroupe du tissu, de la peinture et du papier créant des sortes de vibrants drapeaux stratifiés. Azza El Sidique travaille le métal et la rouille, réimaginant les capacités d’un matériau généralement réservé aux monuments nobles en bronze ou aux édifices en fer. Les sculptures en feutre de Melissa Joseph et leurs nombreux détails donnent à voir des scènes quotidiennes de vivre-ensemble, empreintes de nostalgie, à travers lesquelles se matérialisent des personnes et des lieux.

« Last Call » est l’annonce qui signale la fermeture imminente du bar. Danny Báez nous invite à envisager ce moment non comme une fin, mais comme un rappel à regarder autour de nous et voir les personnes qui sont restées à nos côtés jusqu’à la dernière heure. Last Call propose une plongée dans l’écosystème artistique de Danny Báez où la communauté et l’interconnexion sont essentielles aussi bien dans le monde de l’art que dans la vie de tous les jours.