Art Basel Miami Beach

AZZA EL SIDDIQUE

Final Fantasy

L’installation, intitulée Final Fantasy, représente l’apogée des recherches d’El Siddique sur la métallurgie, la céramique et la matière transformable. Elle se dévoile dans un environnement sculptural immersif à la fois ambitieux en termes de portée et de complexité matérielle. Cette installation immersive fonctionne à la fois comme un laboratoire et une ruine archéologique. Restant fidèle à l’alchimie matérielle qui caractérise le travail d’El Siddique, les différents matériaux de son installation – acier, eau, porcelaine – subissent une oxydation progressive dans des états imprévisibles. Ce projet s’inscrit dans la continuité des recherches incessantes de l’artiste sur les mythes, les récits et les pratiques mortuaires égyptiens et nubiens, réinterprétés à travers une matérialité poétique contemporaine.

La présentation d’El Siddique se compose d’une imposante fontaine en acier de forme carrée autour d’une colonne centrale. Des vases en argile non cuits ou cuits au biscuit sont déposés sur une plateforme au-dessus du bassin de la fontaine. Avec le temps, les vases non cuits subissent une érosion et une transformation, tandis que les vases cuits au biscuit se teintent d’eau rouillée qui s’égoutte lentement du haut de la structure en acier. La colonne centrale abrite quatres écrans qui diffusent en boucle des vidéos d’extraits de textes funéraires de l’Égypte ancienne et de la Nubie, tels que le ‘Book of Two Ways’. Deux sculptures en ciment du Doberman de l’artiste en position du sphinx flanquent l’entrée du stand.

Dans l’installation Final Fantasy, les spectateurs font face à des curiosités sensorielles rappelant un mausolée ou un tombeau. Cependant, contrairement à la longévité stérile attribuée aux artefacts et sites archéologiques traditionnels, tels que ceux préservés à partir des expéditions coloniales du XIXe siècle, les œuvres d’El Siddique sont des ruines constamment en devenir. Les œuvres, riches en possibilités et en découvertes, cherchent à éroder les récits et les systèmes de connaissance qui sont intégrés dans ces histoires, et à les réinterpréter de nouveau. Contrairement à la permanence inhérente aux sculptures en pierre, aux monuments en bronze et aux villes en acier, l’œuvre éphémère d’El Siddique accueille le changement, remettant en question la perméabilité des monuments et l’acceptation historique des héritages coloniaux qu’ils incarnent. En s’inspirant de références d’archives, personnelles et mythologiques, El Siddique établit des liens entre le passé et le présent et crée une sorte de contre-monument en célébration de récits réimaginés de l’Égypte et de la Nubie.

Pour plus d’informations sur Art Basel Miami Beach, cliquez ici.